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Résumé de l'interview d'un apiculteur de Verrières en Anjou (49)

Apiculteur professionnel depuis une quarantaine d’années, il possède environ 400 ruches et a compté au maximum de son exploitation 500 ruches. Les 400 ruches sont réparties dans un rayon de 50 km à la ronde et elles sont disposées par ensemble de 25 en général. Les ruches sont disposées à côté de parcelles d'agriculteurs biologiques et de petits agriculteurs qui sont moins susceptibles d’utiliser des produits phytosanitaires. A noter également qu'il s'agit d'un accord mutuel pour le positionnement des ruches sur une petite parcelle de l’exploitation agricole. L'apiculteur n’a jamais déboursé d’argent pour la location, mais une taxe qui est le droit au pot de miel : pour chaque ruche sur une parcelle, l’agriculteur a le droit à un pot de miel. Pour l’apiculteur c’est l’équivalent de 200kg de miel par an qui part dans ces accords. Il élève l’espèce d’abeille spécifique en France qui est l’abeille noire (Apis mellifera mellifera). Il a essayé différentes espèces plus ou moins résistantes aux pesticides ou aux différentes maladies de l’abeille mais les reines coûtent cher et ne sont pas forcément adaptées au milieu. Il produit plusieurs types de miel qui sont des miels de toutes fleurs, de tournesol, fleur de printemps, colza, épicéa, etc.

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Les différentes menaces qu’il a pu citer lors de l’entretien sont les frelons asiatiques, le Varroa destructor mais la plus importante est le produit phytosanitaire. Pour lutter contre ces différentes menaces, il établit différentes stratégies. Par exemple, pour le frelon asiatique, il place ces ruches à des endroits où le frelon asiatique n’est pas présent, c’est-à-dire au milieu d’une forêt et éloigné d’un point d’eau. Pour le Varroa, la seule façon de l’éliminer est la destruction totale de la ruche par le feu. Le cas des pesticides est plus complexe, il discute avec les agriculteurs proches des ruches pour savoir leurs pratiques culturales. Il implante ces ruches au plus près des agriculteurs biologiques. Il a été témoin du syndrome d’effondrement des colonies d’abeilles, il fût l’un des premiers apiculteurs français à l’observer et à réagir. Lors de ce phénomène, il a perdu plus de la moitié de ces ruches et a également eu une perte de près de 11 000 euros d’équipement et d’abeilles. Il n’a pas compté sa perte de chiffre d’affaire, qui est difficilement calculable. Suite à sa réaction, il a reçu également des menaces des firmes de produits phytosanitaires. Ce syndrome d’effondrement est dû à l’utilisation massive du Gaucho, interdit l’année suivante. Le Gaucho a un effet sur l’orientation des abeilles en contact avec le produit, elles sont désorientées et ne peuvent retrouver leurs ruches.

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Pour lui, l’Etat n’aide pas assez les apiculteurs. Il se sent délaissé. Au niveau de la prise de décision lors de réunions entre agriculteurs, les apiculteurs sont une minorité et ne sont pas écoutés, leur avis n’est pas pris en compte. Pour lui, apiculteur n’est pas un métier d’avenir si l’Etat reste passif et si l’utilisation de pesticides reste importante. Il note cependant que cette utilisation est en diminution et que les consommateurs ont un nouveau regard sur les pesticides et sur la sauvegarde des abeilles.

c'est quoi?

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