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Dans cette controverse, comme beaucoup d’autres, les scientifiques  apportent la vérité absolue et incontestable car leurs résultats suivent un protocole scientifique bien précis. Leurs résultats sont donc preuves de « vérité ».

Comme souvent dans le secteur scientifique, les protocoles étant très nombreux, la méthodologie et les résultats obtenus seront différents. Dans cette controverse, les preuves « scientifiques » sont donc souvent remises en question.

Comme dans tout protocole biologique où il est question d’étudier un organisme, un produit ou autre, les expériences se déroulent en trois phases distinctes, dans le temps et dans l’espace. Il y a ainsi les expériences en laboratoire, qui ont l’avantage de pouvoir contrôler les paramètres naturels extérieurs désirés ou non et de se concentrer sur les modalités testées, les expériences de plein champs sous serre qui permettent de contrôler certains facteurs naturels, et les expériences de plein champs, qui correspondent aux expériences où aucun facteur naturel n’est contrôlé.

Le bémol étant qu’aucun type d’expérience n’est absolu, il y a donc des protocoles d’expériences de tous types. Ainsi, du côté des apiculteurs et des associations environnementales, les expériences de plein champs sont privilégiées car correspondant mieux aux facteurs naturels, alors que du côté des firmes de produits phytosanitaires, les expériences de laboratoire sont privilégiées car permettant de contrôler les paramètres naturels perturbateurs.

Il existe donc une opposition entre les deux méthodologies. De plus, pour chaque type d’expérience (en laboratoire, en plein champs ou sous serre), il existe une multitude de protocoles réalisables, apportant donc des « résultats » plus ou moins fiables.

Enfin, dans cette controverse, les scientifiques ne sont plus les seuls à mettre en place des protocoles scientifiques, car désormais certains apiculteurs réalisent eux- mêmes leurs expériences, à une plus petite échelle.

Ce n’est que depuis le 29 mars 2012, qu’une étude d’une équipe française multi partenariale a mis en évidence le rôle d’un insecticide dans le déclin des abeilles (publiée dans Science). Cette publication, bien qu’ayant eu un retentissement mondial, a aussi été discrédité par certains.

Preuves scientifiques
Durée des expérimentations

La majorité des expériences scientifiques, et tout particulièrement dans cette controverse, ne tient pas compte des échelles de temps des organismes, mais se réalisent à l’échelle de temps humaine. Ainsi, dans ce contexte, peu d’expériences ont pris en compte l’échelle de temps d’une abeille ou celle d’une ruche. Or les durées du butinage, le nombre de fleurs butinées, la durée d’ingestion et de consommation des nutriments est ici très importante.

Ces expériences se réalisent le plus souvent sur une période temps très limitée (quelques jours), que l’on extrapole grâce à des modèles statistiques. De plus, dans le but de rendre réalisable l’expérimentation, certains facteurs sont allégés et d’autres négligés, apportant donc des limites aux résultats obtenus.

Echantillonnage

Bien évidemment, pour collecter ces résultats, les expériences se basent sur des échantillonnages statistiquement représentatifs d’une colonie, d’une ruche, ou d’une population plus vaste. Les résultats sont extrapolés à l’aide de modèles mathématiques et statistiques.

Néanmoins, l’une des discordes majeures sur ce sujet est la taille de l’échantillonnage. En effet, alors que certaines firmes se basent sur quelques colonies isolées pour obtenir des résultats, d’autres affirment que pour qu’un échantillon d’abeilles soit représentatif, il faut plusieurs ruchers contenant plusieurs dizaines de colonies.

La notion d’échantillonnage étant une des lois de base en statistique, le plan d'échantillonnage est l’un des facteurs primordiaux pour obtenir des résultats fiables.

Comme précisé précédemment, toutes les expériences ne sont pas forcément réalisées dans des conditions « naturelles ». Certaines expériences sont faites en laboratoire, et donc avec un contrôle total des facteurs environnementaux. Ce contrôle est par ailleurs remis en cause par un grand nombre d’apiculteurs.

De plus, les autres expériences sont réalisées dans des conditions dites "naturelles" qui ne sont pas toujours précisées. Or il existe une grande variabilité de conditions « naturelles », à commencer par le type de cultures aux alentours, le type de produits phytosanitaires utilisés, ainsi que les facteurs abiotiques.

Les firmes de pesticides jouent sur ces imprécisions pour émettre des résultats contradictoires avec d’autres expérimentations.

Les doses de pesticides sont, elles aussi, sujettes à controverse. En effet, le point de vue n’est pas le même entre les apiculteurs et les firmes de pesticides.

Chacun se base sur des résultats scientifiques, mais les données recueillies ne sont pas les mêmes. En effet, les firmes de pesticides, vont commander des expérimentations sur une quantité de produits supérieure à la moyenne retrouvée dans les cultures, mais basées sur une unique ingestion par les abeilles. Ces résultats montrent alors que les pesticides n’ont pas d’effet sur les abeilles.

Les apiculteurs infirment ces résultats, car selon eux, une ingestion répétée de plus petites doses de pesticides est plus destructrice à long terme qu’une ingestion lourde à court terme. Ils se basent donc sur des résultats où les abeilles ingèrent de plus petites doses mais de façon répétée au cours du temps.

Les firmes de pesticides s’opposent à ces résultats démontrant une mortalité accrue avec une ingestion répétée, en se justifiant sur la dose largement supérieure à la moyenne rencontrée dans les champs.

Conditions environnementales
Doses de pesticide utilisées
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